J’ai pris la mauvais habitude de tenir un blog afin d’enregistrer mes divagations, pas toujours sensées. Cela a commencé au printemps 2001, mais il ne reste plus beaucoup de traces de ce premier blog: Je crois avoir perdue toute fraîcheur, j’essaye malgré ça de la retrouver.
J’utilise depuis bien longtemps le pseudonyme Felipe Bachomo, le vrai nom d’un rebelle indigène de ma région natale. Son pseudonyme à lui était celui de Misi Bachomo, Bachomo le chat. Il participa à la révolution mexicaine; lui et ses hommes étaient Villistas, partisans de Pancho Villa, l’aile radicale de la révolution dans la partie Nord du Mexique. Il combattit aux côtes des révolutionnaires modérés du Nord-Ouest mais après avoir pris tout le Sinaloa des mais de l’Armée, il rentra chez lui à Mochicahui (la Butte aux tortues) pour mener la lutte des Mayos pour la terre que les modérés ne voulaient pas distribuer aux paysans indigènes. Il fut arrêté, envoyé a Tlatelolco, puis à Culiacán où il fut condamné à mort. Ensuite il est envoyé a Los Mochis, il est fusillé le 24 octobre 1916.
L’homme derrière le Felipe Bachomo de la fin du XXe siècle et du début du XXIe est un ancien activiste du Conseil géneral de grève (1999-2000) de l’UNAM, parti en exile en France quelques mois après la fin de la grève, reconnu réfugié politique et naturalisé en 2007. Il [sur]vit à Paris depuis son arrivée, il fît un saut au Mexique au début de l’automne 2007, et rebelote… s’enfuit dans la peur que ce pays, qu’il ne pouvait plus reconnaitre comme le sien, lui inspirait.
Je suis personne. Je suis un tel Mousieur Personne qui écrit pour lui même afin d’exorciser la douleur de l’exile, la prison dorée.